Passages

Schütz/Buxtehude/Bach/Beethoven

ENG

Primitive instruments with embouchures made from animal horns were traditionally used by hunters and shepherds for summoning and signalling. In cultures and traditions throughout the world, their distinctive sound is often associated with ritual, rites of passage – funeral rites, births, weddings, and ceremonies connected with the setting sun – and even magic. Such traditions have existed since the dawn of time. Two silver trumpets were found in Tutankhamun’s funeral chamber. In the Apocalypse of John, seven angels sound trumpets, destroying the physical
universe and ushering in God’s eternal kingdom. The Qu’ran describes an angel, traditionally identified as Israfil, who sounds a trumpet before the end of time, thus heralding the resurrection of the world. Centuries later, Luther translated these “trumpets” as Posaunen, that is, “trombones”.
From the sixteenth century onwards, brass ensembles continued to play an important role in sacred music, particularly in the German-speaking lands. Composers used brass instruments to evoke hell, death, and the passage to the afterlife. Schütz chose trombones to portray King David’s grief at the death of his son Absalom. Composers at the imperial chapel in the seventeenth century, such as Christoph Strauß, Giovanni Valentini, Antonio Bertali, Johann Heinrich Schmelzer, and Johann Joseph Fux, frequently used mute cornetts for funeral pieces. In his motet O Jesu Christ, meins Lebens Licht (BWV 118), J. S. Bach called for an ensemble almost archaic beyond measure in eighteenth-century Germany, consisting of a cornet, three trombones, and two litui, mysterious “horns”. Composers such as Praetorius, Schütz and Schein also used brass for other kinds of passages: birth, marriage, and resurrection, thus tracing the entire circle of life. This tradition was still familiar to, Beethoven who composed three Equali for four
trombones in the purest musical tradition, to be played at Linz cathedral on All Soul’s Day 1812, without knowing themusic would be arranged by Ignaz Ritter von Seyfried for his own funeral fifteen years later.
InAlto presents a selection of music for brass and voices from Lassus to Beethoven – including music by Becker,
Scheidt, Schütz, Buxtehude, and Bach – in a programme of emotional intensity and spiritual profundity.

FR

Les formes primitives d’instruments à embouchures étaient creusées dans des cornes animales et
utilisées comme instruments de bergers, instruments d’appel, de signal. Utilisées dans les cultures et
traditions du monde entier, leur son particulier est bien souvent associé à une forme de rituel, aux
rites de passages et parfois même à la magie. Rites funéraires, naissances, mariages, cérémonie
autour du coucher du Soleil sont autant de traditions remontant à la nuit des temps, pendant
lesquels des « trompes » pouvaient être utilisées. Deux trompettes d’argent sont notamment
retrouvées dans la chambre funéraire de Toutankhamon. Dans l’apocalypse de Jean, sept anges
sonnent des trompettes, détruisant l’univers physique et le précipitant dans le royaume de l’éternel
de Dieu. Le Coran décrit un ange, traditionnellement nommé Israfil, qui fait résonner une trompette
avant la fin des temps, annonçant ainsi la résurrection du monde. Des siècles plus tard, Luther traduit
ces « trompettes » en Posaunen, des trombones.
Cet échange sera décisif pour la place qu’ont pu occuper ensuite les ensembles de cuivres dans
l’histoire de la musique, particulièrement dans la musique allemande, profondément bouleversée
par la réforme luthérienne et tant attachée aux pouvoirs de la rhétorique, de la justesse des mots et
des moyens utilisés pour les véhiculer. Les cuivres deviennent ainsi l’ensemble de prédilection pour
tout compositeur cherchant à évoquer l’enfer, la mort et le passage vers l’au-delà.
Ce sont les trombones que choisit Schütz pour évoquer la douleur du Roi David à la mort de son fils
Absalom. Ce sont les cornets muets qui sont systématiquement associés aux pièces funèbres chez les
compositeurs de la cour impériale du 17 ème Siècle, notamment Christoph Strauss, Giovanni Valentini,
Antonio Bertali, Johann Heinrich Schmelzer, Johann Joseph Fux… C’est un ensemble devenu presque
archaïque dans l’Allemagne du 18 ème siècle, constitué d’un cornet, 3 trombones et deux Lituui,
mystérieuses trompes, qui inspire J.S Bach en 1736 pour la composition de son motet/cantate O Jesu
Christ, meins lebens licht (BWV 118). C’est aussi aux cuivres que sont confiés d’autres passages par
Praetorius, Schütz et Schein en illustrant souvent la naissance, la résurrection et le mariage,
dessinant alors un cercle complet autour de la vie. Beethoven compose en 1812 un Equale pour 4
trombones dans la plus pure tradition de la musique qui accompagnait les défunts dans la cathédrale
de Linz.


InAlto présente ici une sélection d’œuvres autour des plus grands maîtres Allemands de Schütz à
Beethoven en passant par Scheidt, Buxtehude et Bach. Un programme d’une grande intensité
émotionnelle et spirituelle.

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